Amandine Lamand sillonne la pluralité. Par le textile, à l'origine de sa pratique, la peinture et la céramique, elle déploie une variation de surfaces et de formes issues d'assemblages, d'imbrications et d'installations.
Au départ, les propriétés du fil de trame font l’objet de sa recherche. Cet attrait se modifie par le désir d'explorer la nature du processus du tissage en interrogeant sa matérialité. La structure qui la constitue devient sa préoccupation. En décomposant scrupuleusement la matière, en la transmutant par différents gestes (tisser, tracer, couper, modeler, dessiner, coudre), l'artiste reconstitue une nouvelle identité. Dès lors, le fil se détourne. Il ne construit plus un résultat mais apparaît comme élément d'un état transitoire. Tantôt comme support, tantôt comme liaison ou évocation, lorsque mon travail aborde la tridimensionnalité par la terre.
Dans ce cheminement, il est question d’une multiplicité à travers laquelle les éléments se conjuguent et se cumulent méthodiquement. En découle une évolution lente et dense du développement au cours de laquelle répéter et réitérer un élément ou un acte créent une forme de protocole.
Amandine Lamand porte une attention particulière au regard et à nos perceptions qui se troublent. Notre concentration est requise. Il s'agit ainsi d'entreprendre un travail de recherche plastique faisant s’estomper les frontières, le tout changeant perpétuellement d’aspect et de sens. On en ressent la cadence de la ligne. Elle s’anime, elle s'entrecroise et réagit en fonction des gestes et des médiums.