Que s’écrit-il entre les mailles ?

Un corps, un visage, une mimique, une gestuelle atypique. Une matière physique habitée et traversée de pensées, de
sentiments, d’émotions, de frissons.

Chaque individu existe dans ses propres mouvements, dans son assemblage subtil et singulier de fragments.
L’identité est comme une page blanche qui s’écrit au fil du temps.

Peu à peu, l’écorce épaisse et secrète révèle ses diverses facettes. Les couleurs et les textures jaillissent, la
complexité de l’être se déploie dans l’espace.

Chacun en capture des détails. De fragments, se forme une image. De vous à moi elle diffère, les lignes divaguent.

Parmi les interprétations, résonnent plusieurs sons.

À travers nos différents prismes et au regard de notre propre individualité, nous nous créons les uns les autres en de
multiples versions déformées.

Certains n’ont pas cherché à en découvrir davantage. D’autres, ont pris le temps de percer un peu plus la surface.

L’un a perçu ce que nul n’a vu. L’autre a interprété ce que personne n’a entendu.

Parmi les multiples combinaisons, qui nous conte la véritable histoire ?

À nous d’en croiser les versions, d’en accepter les frictions, les innombrables variations. A nous de croire à l’illusion de
notre unique perception ou de réaliser que jamais nous ne saurons, que jamais nous ne nous saisirons dans notre
véritable amplitude.

L’identité s’écrit entre les mailles et se disperse entre les mains de ceux qui pensent la saisir avec exactitude.